Communiqué – Vous y étiez toutes et tous !

Communiqué

Vous y étiez toutes et tous !

Le comité de soutien aux 10 inculpé-e-s pour avoir envahi un espace SNCF le 19 mai 2016, lors d’une manifestation contre la loi travail, se félicite de la mobilisation qui a réuni plusieurs centaines de personnes ce 17 novembre devant le palais de justice de Poitiers.
Il remercie celles et ceux qui, tout au long des mois qui ont précédé le procès, se sont investis pour que naissent de nombreuses initiatives, tant pour défendre le droit de manifester que pour affirmer des positions anticapitalistes. Merci aussi aux soutiens financiers qui sont venus d’un peu partout.

Malgré le ciblage politique avéré à l’encontre des inculpé-e-s, le procureur a réclamé une peine de 1000 euros pour 8 des prévenu-e-s et de 1500 euros pour les deux autres (peine pouvant être assortie d’un sursis partiel). La SNCF quant à elle réclame 6755,52 € de dommages et intérêts.

Le rendu aura lieu le 21 décembre au palais de justice de Poitiers.

Nous appelons à y être le plus nombreux possible à 13 h.
L’affaire n’est pas terminée, restons mobilisé-e-s pour qu’au-delà de ce procès la dynamique collective qu’il a suscitée s’élargisse et trouve à s’exprimer sur bien d’autres domaines.

Un tournoi de coinche aura lieu le 14 décembre à 18 heures à L’Envers du Bocal (16 ter impasse de la Regratterie, Poitiers).

Le comité de soutien aux 10 de Poitiers
https://soutienpoursuiviespoitiers.noblogs.org/

Communiqué de presse des sections de Poitiers et Châtellerault de la Ligue des Droits de l’Homme

Relaxe pour les neuf militants du mouvement social à Poitiers !

9/11/2017 – Communiqué de presse des sections de Poitiers et Châtellerault de la LDH :
La Ligue des droits de l’Homme estime que la pénalisation du mouvement social est une dérive liberticide qui doit être combattue, car portant atteinte à la démocratie. Une nouvelle fois, des militants syndicaux et politiques sont pris à partie par les pouvoirs publics et convoqués devant le tribunal correctionnel. C’est assez dire la régression qui tourmente la nation.
La Ligue des droits de l’Homme souhaite rappeler que la liberté de manifester est un droit reconnu par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et la Convention de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales à travers la liberté de réunion et d’expression, et que le Conseil Constitutionnel a reconnu le 18 janvier 1995 « le droit d’expression collective des idées et des opinions ». Cette manière de dire la liberté de manifester montre bien que celle-ci est au cœur de la démocratie et que la limiter sans que l’ordre public soit en cause est une atteinte aux principes de proportionnalité, de nécessité et de non-discrimination.
La Ligue des droits de l’Homme considère que les poursuites contre les neuf militants de Poitiers sont un abus préjudiciable non seulement aux citoyens directement concernés, mais aussi aux autres personnes de la société civile qui luttent pour que les droits économiques, sociaux et culturels soient honorés comme il convient aux côtés des droits civils et politiques.
Ce n’est pas un hasard si un mois après la manifestation du 19 mai 2016 à Poitiers, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme publiait un « communiqué relatif à la restriction de la liberté de manifester ». La CNCDH était mise dans l’obligation d’intervenir tant la liberté de manifestation était résolument violée par ceux-là même qui devraient la garantir.
Enfin, la Cour européenne des droits de l’Homme vient de condamner la France pour le régime de conservation de profils ADN au motif que le droit interne en la matière est une violation du droit à la vie privée et familiale. Le président de la Ligue des droits de l’Homme, Malik Salemkour, a écrit le 24 juillet une lettre publique au Premier Ministre, pour lui demander de prendre les mesures appropriées afin que le droit interne soit en correspondance avec la jurisprudence de la CEDH.
Dans ce contexte délétère où les militants du mouvement social ont fait état d’une résistance à l’oppression des services de l’Etat, comportement tout à fait naturel pour qui défend les droits imprescriptibles, les neuf militants de Poitiers doivent être relaxés.

Communiqué du comité de soutien aux neuf prévenu-e-s de Poitiers

En 2016 s’est déroulée une importante mobilisation contre la loi travail dans toute la France : pendant plus de quatre mois, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue et ont fait grève contre le projet gouvernemental de casser le code du travail. La liberté de manifester a été mise à mal partout par une très forte répression et par le recours aux mesures d’exception de l’état d’urgence (manifestations interdites, interdictions individuelles de manifester…).
A Poitiers, l’intersyndicale réunissant CGT-FO-FSU-Solidaires-CNT.SO-UNEF-SGL avait appelé le 19 mai à une manifestation jusqu’à la gare et décidé d’investir l’enceinte de la SNCF, en solidarité avec les cheminots en grève au niveau national. Cette action a été réalisée avec succès par 400 à 600 personnes pendant près de deux heures et s’est déroulée dans le calme et sans aucune dégradation jusqu’à la fin, selon les modalités décidées par l’intersyndicale 86. La manifestation a ensuite repris son cours avant
de se disperser sur le parvis de la gare.
Or, neuf personnes connues pour leur militantisme politique ou syndical et leur engagement anticapitaliste et/ou libertaire ont ensuite été ciblées par les pouvoirs publics et, après avoir été convoquées au commissariat et mises pour la plupart en garde à vue, elles vont passer devant le tribunal correctionnel le 17 novembre prochain. Elles sont accusées d’avoir « pénétré, circulé, ou stationné, sans autorisation, dans les parties de la gare SNCF non affectées à la circulation publique » et d’avoir « refusé de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques, notamment de prise d’empreintes digitales et photographies nécessaires à l’alimentation et à la consultation des fichiers de police ».
Un comité de soutien s’est constitué afin de réclamer la relaxe des neuf personnes inculpées, de traduire en acte la solidarité face à la répression et de mobiliser largement autour des prévenu-e-s. Ce comité dénonce le ciblage politique manifeste qui a été opéré par les enquêteurs, et le caractère politique de ce procès. Il condamne toute tentative des pouvoirs publics visant à faire taire et intimider le mouvement social, car, au-delà des neuf personnes convoquées, c’est la liberté de manifester de tou-te-s qui est attaquée. Il dénonce également le fichage systématique et généralisé qui se met en place dans le même objectif. Il appelle toutes les personnes et organisations à le rejoindre et à manifester leur solidarité envers les camarades convoqué-e-s par un soutien à la fois politique et financier.

Halte à la criminalisation des mouvements sociaux et à la répression, à Poitiers comme ailleurs !
Dans l’enceinte de la SNCF, nous y étions ou nous aurions pu y être !
Relaxe pour les neuf personnes convoquées devant le tribunal correctionnel le 17 novembre !

Premiers signataires :
Collectif chômeurs-précaires Poitiers, Convergence libertaire anticapitaliste poitevine  (CLAP), CNT-SO, Ensemble, Mouvement Jeunes Communistes de France 86 (MJCF 86), Nouveau parti anticapitaliste (NPA 86), Organisation communiste libertaire (OCL), Parti Communiste Français (PCF 86), Solidaires 86, Union syndicale de la psychiatrie.

Réunion du comité de soutien :

Chaque lundi à 18 h 30 à la MDS (22 rue du Pigeon-Blanc à Poitiers)

Tract avec pétition en PDF